Le lien qui unit la performance au travail et l’implication des membres d’une équipe n’est plus à démontrer aujourd’hui. Mais qu’est-ce qui influence cette implication ? Pour qu’une activité de travail suscite notre motivation et qu’elle soit le plus gratifiante possible, elle doit nous permettre de répondre à certains de nos besoins. Or, quels sont ces besoins ?

Tout d’abord, le travail doit permettre de répondre à nos besoins de « sécurité ». Boire, manger, avoir un toit pour nous et les membres de notre famille, sont les nécessités auxquelles l’activité de travail doit répondre. Le salaire obtenu en contrepartie permet de satisfaire une grande partie de ces besoins de base. L’activité de travail doit également être exempte de risques pour la santé physique et psychologique. Un milieu de travail qui nous expose par exemple à des vapeurs toxiques ou, à un niveau plus personnel, à de l’intimation, porterait atteinte nos besoins de sécurité.

L’activité de travail doit également répondre à certains besoins « relationnels ». Interagir, même minimalement, appartenir et s’identifier à un groupe, se sentir considéré et obtenir l’estime des membres de ce groupe, contribuent non seulement à un bon climat de travail, mais répond aussi à cette autre catégorie de besoins partagée par tous les travailleurs.

Lorsque nous intervenons dans un milieu de travail à titre de psychologue organisationnel, nous apprécions pouvoir y exercer une certaine influence. Percevoir que nos paroles et actions entraînent une modification de comportements et d’attitude de la part des individus avec lesquels nous collaborons, répond à ce besoin. De même, il est important pour chacun d’entre nous d’exercer un contrôle et un pouvoir décisionnel sur nos activités, ce que l’on appelle notre « aire de jeu ». Tous les travailleurs ont des besoins de « pouvoir et d’influence ». En effet, chacun de nous veut percevoir qu’il exerce un pouvoir unique sur certains aspects de son travail et que ses propositions, ses idées et son point de vue puissent influencer les membres de son équipe.

De plus, chacun de nous possède des aptitudes, des intérêts ainsi qu’un potentiel spécifique qui doivent pouvoir s’exprimer, se développer et se raffiner à travers nos différentes activités professionnelles. Et pour répondre à ces intérêts, nous devons chercher, découvrir et exploiter ces activités qui vont nous permettre de développer notre potentiel unique. Ainsi, afin d’être stimulante une activité de travail doit donc nous permettre de répondre à certains de nos besoins « d’accomplissement ».

Par ailleurs, à ces besoins d’accomplissement personnels s’ajoute un autre type de besoins d’accomplissement qui donne un caractère particulier au travail. Car une activité de travail n’existe que pour répondre aux besoins des autres. Par exemple, une organisation, qu’elle soit publique ou privée, sera définie en fonction des besoins de ses clients. Si notre activité de travail ne répond pas aux besoins de notre communauté, celle-ci sera vouée à disparaître. On peut donc affirmer qu’une activité de travail qui apporterait une contribution à la société répondrait ainsi à nos besoins d’accomplissement collectifs. C’est ce qu’on appelle le sens du travail.

En conclusion, une activité de travail qui répond aux besoins humains stimulera l’implication et l’engagement des membres d’une équipe, ce qui résultera en un niveau de performance plus grand. Les caractéristiques d’une telle activité sont les suivantes:

  • elle répond à nos besoins de sécurité;
  • elle favorise des interactions sociales gratifiantes;
  • elle nous permet d’exercer un pouvoir unique sur nos tâches tout en faisant reconnaître nos idées;
  • elle nous offre l’opportunité d’exploiter une partie de notre potentiel dans un secteur d’activités qui suscite notre intérêt;
  • et de plus, elle souligne notre contribution à la société.

Dans mon prochain article, je décrirai les principaux piliers sur lesquels s’appuie une équipe de travail performante, en offrant une réponse satisfaisante aux besoins humains et organisationnels.